Savez-vous évaluer un texte?

Le double-blind peer review fait régulièrement débat, et certaines revues cherchent à s’en défaire pendant que d’autres y viennent après des années de comités de lecture internes.

Qu’est-ce qu’un bon peer-review et comment évaluer un article académique?

Vous avez été contacté.e par une revue pour évaluer un article mais vous n’êtes pas encore rompu.e à cet exercice, qui fait partie du métier de chercheur. Comment rendre une évaluation utile? Quelques conseils.

Vous venez de recevoir une invitation (d’un humain ou d’une machine)

  • Si vous avez déjà soumis un article à une revue universitaire, vous savez que vous êtes potentiellement parti.e pour plusieurs mois d’attente. Si vous êtes contacté.e pour une évaluation, essayez d’y répondre rapidement, surtout si c’est pour décliner l’invitation. Sans quoi – et sans vouloir vous culpabiliser – vous aurez retardé inutilement le processus.

Pourquoi refuser une invitation?

  • La thématique abordée dans l’article est trop éloignée de votre propre recherche et vous ne vous sentez pas capable ou légitime pour juger de la qualité de papier;
  • Vous travaillez sur une thématique vraiment trop proche pour qu’il n’y ait pas, en quelque sorte, un conflit d’intérêt, vous avez par ailleur reconnu l’auteur et n’êtes pas d’accord avec son approche;
  • Vous avez déjà évalué ce texte pour une autre revue;
  • Vous n’avez vraiment pas le temps d’entreprendre la lecture et l’évaluation de cet article avec le sérieux que cela mériterait.

Vous avez accepté, et maintenant, à quoi faut-il penser?

  • Restez constructi.f.ve: l’objectif de votre évaluation est de permettre à l’auteur d’améliorer son article, même si l’ensemble de vos commentaires vous font converger vers un « refus »;
  • Restez concentré.e sur l’objectif annoncé de l’article. Même si vous trouvez que l’auteur.e. ne développe pas tel ou tel sujet ou aspect, il ne peut peut-être pas le faire dans le cadre de cet article, et le pousser « hors sujet » pourrait finalement lui être préjudiciable (il faut notamment penser au fait que beaucoup d’articles subissent le sort du « revise and resubmit » et que les évaluateurs de cette seconde version ne sont pas forcément ceux du premier round);
  • Si vous ne connaissez pas bien la revue en question, prenez le temps de lire ses Conseils aux auteurs, ou sa ligne éditoriale si celle-ci est explicitée.
  • Si vous sentez que l’article n’a pas été rédigé par un natif de la langue de la revue, n’oubliez pas que vous n’avez pas été sollicité.e pour juger de son style ou de sa capacité rédactionnelle, ni pour faire l’editing du texte. Mentionnez le, indiquez les endroits dans le texte ou un problème de langue peut induire une erreur d’interprétation, mais restez par ailleurs concentré.e sur le fond.
  • Essayez d’organiser vos commentaires si la revue ne vous a pas fourni des « guidelines ». Séparez clairement, si vous en avez, les commentaires destinés au secrétariat de rédaction et au comité de ceux destinés à l’auteur.
  • Essayez de ne pas attendre la veille de la date butoir pour vous y mettre…

 

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